Nos résidents se sont exprimés…Et ont gagné !

Personnes âgées
11 octobre 2022

Le 5 octobre s’est tenue, à Paris, la cérémonie de remise des prix du concours de Poésie 2022, organisée par l’association « Stop à l’isolement », en présence du Ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes Handicapées. Deux de nos résidents se sont distingués par leurs poésies et ont ainsi reçu des prix.

Yvonne Gautier, habitante de la résidence autonomie La Marrière, à Nantes, a reçu le prix coup de cœur de Delphine Dupré-Lévêque, pour sa poésie « Je n’ai plus le temps, je veux convoler, je veux aimer ». Le 5 octobre, elle a donc été accompagnée au Ministère pour recevoir son prix. Sa spontanéité, sa joie de vivre et son intelligence littéraire lui ont valu une très chaleureuse acclamation de la salle lors de la lecture de sa prose.

Charles Loyen, résident de l’Ehpad L’Air du Temps, à Sautron, qui n’a pu être présent lors de la cérémonie, a également été félicité et récompensé du second prix individuel de la catégorie « Ehpad » et du troisième prix de l’originalité pour son poème « Vous m’en direz tan ! ».

Cette cérémonie a donné une image positive de la vieillesse et peut-être l’envie d’écrire à d’autres résidents. « Je suis partante pour d’autres écrits ! » a confié Mme Gautier.

VYV 3 Pays de La Loire les félicite, ainsi que tous les autres résidents qui ont participé !

Prendre le temps


Il lui chuchote dans son oreille entendante
Je prendrais bien le temps pour vous conter fleurette
Sans ma canne mon allure est moins fringante
Sans mes lunettes je vais à l’aveuglette.
Prenez mon bras, faisons un tour de maison
Nous avons tout notre temps. Personne n’en prendra ombrage.
A nos âges, il est prudent de garder raison
Allons-y trêve de marivaudage.
Plus ne suis ce que j’ai été dit-il joyeusement.
En alerte les tourterelles s’envolèrent curieusement.
O mon âme tu fourbis si souvent les armes,
Le temps t’a t ’il fait oublier toutes tes larmes ?
J’ai tout oublié à son nom prononcé
Dieu donne-moi cet homme, je ne peux me consoler,
Mon cœur est trop sensible il va s’envoler
Je n’ai plus de temps, je ne veux convoler, je veux aimer.

Yvonne GAUTIER

Vous m’en direz tan !


Le tan, tout est mon tan, crie en se lamentant
Le vieux tanneur Tristan, prostré près de l’étang.
On a volé son tan et ses outils d’antan
Manipulés souvent, dont un qu’il aimait tant.
On trouve des méchants en ce vilain printemps !
C’est attristant vraiment et presque révoltant
De voir de braves gens qui perdent ainsi leur tan.
Ce drame n’est pas récent mais, rien ne le datant,
Est toujours déroutant pour le papy Tristan
Qui pleure en entendant « tu as fini ton temps ».
Épisode émouvant, oublié pour longtemps ?
« Oh non » dit Petit Jean, son fidèle assistant.
Je trouverai le tan, j’y mettrai tout mon temps.
Ce fut fait promptement pour rattraper le tan.
« Voilà ton bien, Tristan, adieu les noirs instants,
Envolés les tourments, partis au vent d’autan ».
C’est ici cependant, au sein de l’Air du temps,
Qu’un curieux résident de nonante et huit ans,
Trouvant de temps en temps de bonnes rimes en tan,
N’a plus assez de tan pour décrocher cent ans !

Charles LOYEN