A l’occasion de la journée internationale des infirmier(e)s, le 12 mai, focus sur le quotidien de Camille Hamard et d’Elise Bouloton. Infirmières à la résidence Les Couleurs du temps à Rives-du-Loire-en-Anjou, elles prennent soin au quotidien des 70 résidents accueillis à l’EHPAD, en unité pour personnes âgées désorientées (UPAD) et en unité pour personnes handicapées âgées (UPHA).
Elise Bouloton (à gauche) et Camille Hamard (à droite)
Quel est votre parcours professionnel ?
Camille : je suis diplômée de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Granville depuis 2021. A ma sortie d’école j’ai exercé plusieurs mois en laboratoire puis en structure sanitaire, au centre de soins médicaux et de réadaptation Saint-Claude*. L’un de mes stages de formation réalisé à l’EHPAD Les Couleurs du temps m’avait énormément plu, j’y suis donc finalement revenue en janvier 2022.
Elise : Je suis Infirmière diplômée d’état (IDE) depuis 2013. J’ai travaillé 9 ans en centre hospitalier où je suis passée par de nombreux services (urgences, pédiatrie, médecine-chirurgie-obstétrique, …). Les deux années de crise sanitaire m’ont fondamentalement réinterrogée sur ma pratique professionnelle et sur les conditions dans lesquelles je souhaitais exercer ce métier. Lorsque j’étais étudiante je travaillais les week-ends et pendant les vacances comme agente de soins puis comme aide-soignante à la résidence les Couleurs du temps et j’en avais gardé un excellent souvenir. Je suis donc revenue il y a un an dans cet EHPAD pensé comme un lieu de vie, avec une dimension familiale forte et une approche humaine. C’était davantage raccord avec ma vision du métier.
Quelle est votre définition du métier d’infirmière ?
Camille : Notre objectif prioritaire est avant tout le bien-être, le confort du résident et le maintien de ses capacités et de son autonomie. Quoi qu’il arrive, le résident est au cœur de tout. Nous sommes là pour le prendre en charge de manière globale et répondre à ses besoins en termes de santé et d’accompagnement. Aux Couleurs du temps nous pouvons prendre le temps pour le relationnel. Nous ne sommes pas dans un enchainement mécanique des soins, selon un ordre prédéterminé. On s’adapte au rythme du résident : si lors de notre passage du matin il dort, on repassera plus tard, on ne le réveille pas. Si le résident est douloureux on prend notre temps. C’est une réelle différence et un vrai point positif pour les professionnels que nous sommes et pour les résidents. Leurs familles en sont très conscientes.
Elise : Les Couleurs du temps n’est pas qu’un lieu médicalisé, c’est un vrai lieu de vie et de proximité. Nous sommes présentes au quotidien pour aider et accompagner au mieux les résidents sur le long terme et ils nous apportent énormément en retour. Nous sommes perçues et reconnues en tant que Camille et Elise et non en tant qu’infirmières. Les liens de confiance et les relations humaines que l’on entretient avec les résidents sont très forts. L’architecture du bâtiment, conçu de plain-pied et organisé en petits îlots constitués de quelques chambres et d’une petite cuisine commune et le fait que l’on soit en tenues « civiles », contribuent à donner cette image de lieu de vie « comme à la maison ».
Pourriez-vous décrire votre journée type ?
Elise : La journée type c’est justement qu’il n’y a pas de journée type ! Chaque jour est différent puisque l’on s’adapte aux résidents et non l’inverse. Mais globalement, lorsque l’on est du matin (≈ 8h – 16h), on passe dans toutes les chambres pour s’occuper des soins : évaluation de l’état de santé global, distribution de médicaments, réalisation de prises de sang, des injections, prises des constantes, soins d’hygiène, … On applique également les pommades, collyres, pansements et bandes de contentions lorsque c’est nécessaire.
Les résidents ont des profils différents selon qu’ils soient âgés dépendants (EHPAD), en situation de handicap (UPHA) ou atteints de démence (UPAD). Ces personnes sont toutes vulnérables mais nous mobilisons des compétences et une approche spécifiques pour répondre à leurs besoins, à leur niveau de dépendance et à leur pathologie.
Camille : En début d’après-midi nous effectuons les transmissions avec l’ensemble du personnel (équipe du matin et équipe du soir) afin d’assurer une prise en charge globale du résident sur la journée. En parallèle nous nous consacrons à la partie administrative : mise à jour des dossiers des résidents, vérification des stocks de médicaments et passages de commandes, relations avec les familles, relations avec les autres professionnels de santé (médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, opticiens…). On s’occupe également d’organiser avec les ambulanciers les déplacements des résidents pour des consultations médicales extérieures. L’infirmière du soir (≈ 10h30 – 19h30) se charge de préparer les piluliers de tous les résidents, elle réalise des temps d’échanges avec les familles, elle réceptionne et vérifie les traitements. Puis à partir du milieu d’après-midi elle effectue en chambres les soins du soir. Ces derniers sont globalement comparables à ceux du matin avec néanmoins quelques spécificités. En tout cas, que l’on soit du matin ou du soir, chaque journée est différente et c’est ce qui fait la richesse de ce métier !
* Le centre Saint-Claude est un établissement de soins médicaux et de réadaptation (SMR)
implanté à Trélazé et géré par VYV 3 Pays de la Loire : pdl.vyv3.fr/centre-saint-claude
En savoir plus sur l’EHPAD Les Couleurs du temps :
pdl.vyv3.fr/ehpad-les-couleurs-du-temps